Jack Womer

A LA MEMOIRE

C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de Jack Womer. Il nous a quitté ce 28 décembre 2013.

Avec lui s'éteint le dernier "Filthy Thirteen".  N'oublions jamais ce que ce monsieur a fait pour nous. Repose en paix mon ami.

Un grand merci à Ellen Womer pour l'aide qu'elle m'a apporté. Merci aussi à Jack pour m'avoir accordé quelques instant lors de sa visite en juin 2012. Merci aussi à Dominique et Réal.

 

   <= Jack Womer - 1943

 

Jack Womer lors de sa visite en juin 2012 =>

 

   

Jack Womer est né en Pennsylvanie en 1917. Ses parents étaient Roxy Middelsworth et Walk William Womer. Jack est encore un enfant quand la famille déménage pour Dundalk dans le Maryland en 1920. Son père travaillait à la Bethlehem Steel Corp à Sparrows Point. Il y grandit avant de déménager à Dunleer Road à l’âge adulte.

Il y resta durant de nombreuse année avant de déménager pour Edgemere.

Jack Womer fut enrôlé dans l’Armée  peu après l’entrée en guerre de l’Amérique, en 1941.

 

Il rejoignit le 29th Infantry Division. C'est avec cette unité qu'il rejoint l'Angleterre fin 1942. Il répond à ce moment là à un appel aux volontaires lancés au sein de la division. L'Etat major a en effet décidé de créer de petites unités de Rangers destinées à mener des opérations commando sur les rivages de l'Europe occupée. Jack Womer, en compagnie des autres gars de ce bataillon partit pour l’Écosse pour s’entraîner en compagnie des Commandos Britanniques.

Ce fut les moments les plus durs de son existence. L’entraînement s’apparente à la formation des bérets vert aujourd’hui. Mais pour lui, la dureté de la formation lui permit de survivre à la guerre.

Durant cette période où il fut avec le 29th Bataillon de Rangers, Jack Womer dormi sous tente ou dans des cabanes en acier. Il ce souvient du petit poêle au milieu de cette cabane, qui, en hivers ne parvenait pas à réchauffer la hutte.

L’entraînement ce faisait en deux groupes. L’un le matin, l’autre le soir. L’entraînement incluait le fait de descendre en rappel une falaise de 60 mètres après avoir traversé une clôture en barbelé de 7 mètres et après avoir lancé des grenades depuis le haut.

Jack Womer fut blessé plusieurs fois durant cet entraînement, mais sans pour autant s’attirer la sympathie des commandos britanniques. Jack Womer se souvient qu’il s’était fait une entorse à la main au cours d’un entraînement sur le parcours du combattant, sa main était bandée et il dû plonger dans l'eau glacée. Lui et sa main furent frigorifiés, mais malgré la douleur, il continua les exercices. Après des mois d’entraînement que Jack Womer décrit comme « toujours penser – pas de repos, pas de sommeil », le 29th Bataillon fut dissout en octobre 1943.

 

Jack Womer retourna dans son unité d’origine. Mais lors d’un séjour en Cornouaille, Jack fit la rencontre d’un sergent de la 101st Airborne. Impressionné, surtout par la prime de 50$, il demanda à rejoindre l’unité. Cela lui fut refusé parce qu’il était expert au tir avec le BAR.

Il refit une demande et finit par être accepté. Il effectua ses 5 sauts le qualifiant parachutistes en une seule journée et rejoignit la 101st Airborne Division. Il y rejoignit le 506th PIR où il devint membre du peloton de démolition : les célèbres Filthy Thirteen. Il passa du grade de Pfc à celui de Caporal. Jake McNiece, commandant le peloton que rejoignit Jack Womer, le surnomma « Hawkeye » parce qu’il voyait à plus de 10 kilomètres.

 

Ce groupe fut célèbre à cause des photos les représentants se mettant des peintures sur le visage et se taillant les cheveux à la Mohawk. Les photos prisent avant le D-Day furent publié dans le Star and Stripes et firent le tour des Etats-Unis. Mais Jack Womer refusa de suivre ces camarades.

Il expliqua qu’il suivi en fait les conseils des commandos Britannique. Il avait appris à ne jamais provoquer l’ennemi. Au commando, ont lui avait appris que quand ils tombaient sur les Allemands, ils devaient faire la même chose qu’eux, sans les provoquer. Il se rappela aussi qu’un de ses camarades, capturés fut poussé contre un mur et faillit être abattus d’une balle en pleine tête 

 

Jack Womer se souvient aussi d’un autre grand moment, sa rencontre improbable avec le Premier ministre britannique Winston Churchill. "Ils nous ont appelé pour nous dire que nous allions effectuer un saut de démonstration pour MM Eisenhower, Churchill et Taylor. J'ai détesté cette idée. C'était mon septième saut, car je venais de faire un stage avec le 29th Rangers, un entraînement avec les commandos anglais. Alors on est parti, et Taylor nous a dit "Quand vous atterrissez, assurez vous de rester bien camouflés." On a décollé, on a sauté, et on s'est retrouvé dans un champs complètement dégagé... y avait rien du tout, et il a commencé à pleuvoir. L'enfer! Et il y avait cette meule de foin. J'ai regardé mon pote et je lui ai dit ; "Écoute, allons dans cette meule de foin!" On s'est planqué dans le foin, avec notre fusil entre les jambes, mais on pouvait toujours voir ce qui se passait dehors. Arrive une Command Car qui se gare juste à côté de notre meule. Churchill en descend, fait le tour et commence à pisser sur mes bottes!!!
Je me suis dit ; "Est ce que je dois descendre ce fils de ... Monsieur le premier Ministre, on ne me pisse pas dessus! Alors je n'ai pas bougé, de toute façon je ne pensais pas que j'allais me noyer et mes bottes ne couvraient que mes chevilles. Mais il était si près que je peux dire qu'il avait besoin d'une circoncision. Alors je lui ai donné à ce "son of a gun" le surnom de "Cranckers"... Mais il n'a jamais su que j'étais dans cette meule de foin. »

 

Le 6 juin 1944, leur mission, après le parachutage en Normandie, était de sécuriser, ou de détruire si nécessaire des ponts le long du canal « Douve » pour empêcher les Allemands d’établir une tête de pont. Leur objectif se trouvait près du petit village de Brévands était extrêmement dangereux.

Ce que les planificateurs avaient oublié de préciser c’est que la zone était constituée de marais. Jack Womer atterrit dedans, mais parvint à se maintenir à flot et grâce à son entraînement des commandos, il parvint à retrouver des camarades et servit d’éclaireur pour les diriger dans le marais. La nuit était éclairée par les flashs des explosions et des avions en feux.

 

Tout d’un coup une fusée éclairante les rendit visibles aux yeux des Allemands. Immédiatement, un canon de 20mm ouvrit le feu sur le groupe projetant de la terre sur Jack. Lorsque la fusée s’éteignît, Jack se rendit compte qu’ils n’étaient plus que trois survivant. Ils se mirent à ramper pour se mettre à couvert dans un fossé de drainage. Un obus tomba juste à côté de lui, mais heureusement, ne lui arracha que la manche gauche de son uniforme. (Manche qu’il conserve encore aujourd’hui très précieusement)

 

Plus tard, il prit le commandement d’un groupe d’homme du 506th PIR au « Hells corner » non loin de la Barquette. Il se battit contre les parachutistes Allemand du 6ème régiment.

Durant 36 jours de combats, Jack Womer contribua à la libération de Carentan.

 

Ensuite, toujours en compagnie des Filthy Thirteen, Jack Womer sauta sur la Hollande durant l’opération Market Garden. Et en décembre 1944, participa aux combats à Bastogne. Jack Womer accompagna la 101st Airborne jusqu’au Berghof, le nid d’aigle d’Adolf Hitler. Il fini la guerre avec le grade de Sergent.

A la fin de la guerre, Jack Womer fut envoyé au 513th PIR, 17th Airborne pour rentrer aux Etats-Unis et être démobilisé.

 

Il retourna à Dundalk où il travailla pour Bethlehem Steel durant 46 ans jusqu’à sa retraite. Jack Womer épousa Theresa Elizabeth Przywozna le 17 novembre 1945. Ils eurent deux enfants : John et Ellen.

Jack perdit son épouse en 1986 – 87 et son fils en 2002.

Pour la toute première fois, Jack revient en Europe en compagnie de sa fille en juin 2012.

Aujourd’hui, Jack vie entouré de sa famille aimante. Il a travaillé avec Steve DeVito à la rédaction d’un livre retraçant son parcours : « Figthing with the Filthy Thirteen »

 

Jack Womer et moi - 11 juin 2012 - Bastogne, Belgique