Murray F Moorhatch 

 

A LA MEMOIRE

 Je publie l'histoire de Murray seulement maintenant tout simplement parce qu'elle n'était pas finie. Et malheureusement, elle ne le sera jamais. J'ai malheureusement appris le décès de Murray Moorhatch. Il est décédé le 27 février 2010. Voici son dernier message:

"Ceci est mon dernier adieu! J'ai fait mon dernier saut dans le cosmos. Je ne suis plus sur cette terre, je suis libre de la douleur et je vol avec les Aigles."  

Si vous passez par ici, arrêtez vous 5 minutes et pensez à ce que Grand Monsieur fit pour vous.

 

         

 

Murray F Moorhatch est né à Highland Park dans le Michigan le 29 septembre 1923.

“J’avais une enfance très heureuse.”

Guidé par un désir de servir son pays, il quitta le lycée à la fin de sa 3ème année pour s’engager à l’armée le 10 février 1941. Il n’avait que 17 ans. Il tricha sur son acte de naissance pour qu’il soit âgé de 18 ans.

Il rejoignit le 210th Coast Artillery de Detroit, Michigan.

Il suivit une formation militaire de base au Fort Sheridan dans l’Illinois. Cependant, il fut rapidement lassé de marcher et de tirer, il voulait combattre.

Un peu plus tard, il reçut une permission et rentra chez lui. Il croisa un ami qui fut enrôlé par l’armée Canadienne. Il se préparait pour être envoyé outre-mer, au combat. Murray Moorhatch n’a pas réfléchit deux fois, il changea de force armé.

« Je l’ai rejoint parce qu’une guerre se déroulait. C’était avant Pearl Harbor, j’avais peur qu’elle finisse avant. Je voulais de l’action. Ainsi j’était déserteur à Londres, Ontario et enrôlé le jour suivant. Je ne l’ai dit à personne. J’étais dans la 4th Canadian Armored Division et deux semaines plus tard, j’étais à Québec. » 

Murray Moorhatch voyagea dans diverses villes avant d’arriver en février 1943 à Londres. En raison de ses qualités et ses connaissances de dactylographes, Murray fut désigné comme employé de bureau. Mais Murray s’ennuyait dans ce bureau. Il ne voulait pas que la guerre passe, lui assis derrière une machine à écrire. Après avoir obtenus une permission, Murray Moorhatch se rendit tout d’abord à l’ambassade américaine puis dans un bureau de recrutement Américain pour quitter l’armée canadienne mais en vain.

quand Murray rencontra un MP Américain, il se présenta comme déserteur et demanda au MP de l’arrêter.

Le MP l’escorta jusqu’à son unité pour le faire comparaître devant un jeune lieutenant. Murray Moorhatch lui expliqua la situation. Il pu quitter les MP en recevant l’assurance qu’il aurait bientôt des nouvelles de l’US Army.

« Je suis retourné chez les Canadiens et durant ce temps j’était un déserteur pour eux. Le Sergent Major de la compagnie fit un rapport sur moi qu’il transmit au Colonel. »

Il fut reçut par le Colonel et eu l’autorisation de lui parler en privé. Murray Moorhatch lui expliqua la situation. Le colonel secoua la tête et l’a confiné dans la caserne. Un peu plus tard, Murray fut déchargé du service au sein de l’armée Canadienne. Il retourna dans l’US Army.

Là-bas, il reçut un nouvel uniforme et un endroit pour dormir avec l’espoir de bientôt combattre. Mais c’est qualité de dactylographie l’ont une nouvelle fois conduite à travailler dans un bureau à l’Adjudant General’s Office à Londres.

« Je travaillais au QG du Général Eisenhowers à Londres, en Angleterre en 1943 mais je ne voulais pas être un soldat qui restait assis derrière un bureau. Donc je me suis porté volontaire pour entrer à l'Infanterie Aéroportée. J'ai reçu en novembre 1943 mais ailes aéroporté.

Murray Moorhatch, malheureux, désespéré reçut une « publicité » pour les troupes aéroportées. Il était sûr que le combat était garanti. Il écrit au centre de recrutement, fut convoqué et, après avoir passé un examen médical, reçut l’ordre de se rendre à Auburn, Angleterre là où stationnait le 506th Parachute Infantry Regiment, 101st Airborne.

L’entraînement de deux semaines consista en gymnastique, marche. Un jour, il emballa 5 parachutes pour son baptême de saut. Le samedi de la deuxième semaine, Murray enchaîna ces 5 sauts et le dimanche, il reçut ses ailes et son diplôme des mains du fameux Capitaine Herbert Sobel (ancien CO de l'Easy Company). Sa formation finie, il rejoignit la Compagnie D du 2ème Bataillon du 506th PIR.

« Ce fut le plus grand jour de ma vie. Quand j’ai quitté Londres, tout le monde me disait que je n’y arriverais pas parce que j’étais trop maigre et que je n’avais pas de muscles. A ma première permission, je suis retourné au bureau et j’ai fièrement montré mes ailes. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Murray photographié à Hyde Park

Londres, 1944

 

Dans la nuit du 5 juin 1944, Murray ne peu guère faire mieux que de se traîner vers son C-47 qui devait le transporter tellement il était chargé de matériel.

Il avait hâte d’y aller. Ces derniers jours, ils avaient absorbé autant d’information que possible, joué au Poker et connus le « dernier repas » composé de crème glacée.

Intérieurement, Murray priait pour que ce soit la bonne. Que ça ne soit pas annulé comme la nuit précédente. Il avait presque cru à une plaisanterie quand un officier est monté dans l’avion et annonça que l’opération Overlord était reportée et que tout le monde devait descendre. C’est à ce moment que Murray appréciait pour la première fois la fameuse politique de l’armée : « Dépêchez-vous et attendez ! »

En plus de son parachute, de son fusil et de tout son équipement, Murray reçut un petit dispositif de communication spécial pour repérer l’ami de l’ennemi. Ce petit objet était appelé un « cricket ». Un « click » devait répondre à deux « clicks ».

« Le cricket était vraiment une brillante idée parce que les Allemands ne seraient pas en mesure de nous distingué en tant qu’Américain. Nous avons tous pensé que c’était très intelligent. »

L’appareil commença à rouler sur la piste de décollage juste après minuit. Murray senti l’appareil quitté le sol, il savait qu’il n’y aurait plus de retour en arrière. Il étai à 90 minutes de ce pourquoi il avait été si durement formé. Il ne savait pas ni quoi faire, ni comment le faire, il s’assit tranquillement avec le reste de ses camarades.

« C’était si calme, pas de chant comme on le faisait d’habitude. Je me rappelais que j’étais comment j’avais été volontaire parce que je voulais me battre. Il aurait été si facile pour moi de rester là où j’étais, en sécurité. Mais je n’aurais jamais pu vivre avec ça. Je n’avais pas peur de ce qui allait arriver. J’étais déterminé à sortir de l’avion. Nous l’étions tous ! »

Le vol au dessus de la Manche s’est déroulé sans incident jusqu’au moment où un épais brouillard qui couvrait les côtes Normandes et les zones de largage.

Quelques minutes plus tard, Murray fut surpris du premier coup de feu des batteries anti-aérien ennemies. Durant les 20 minutes suivante, il regarda avec anxiété vers l’extérieur tandis que le C-47 volait en tentant d’éviter les tirs de la Flak.

Tout d’un coup, le Jump Master à crié : « Stand Up ! Hook up ! »

Murray et ses camarades se levèrent et inspectèrent soigneusement l’équipement du parachutiste devant lui.

Murray ne se souvient pas d’avoir vu la lumière verte indiquant qu’il pouvait sauter. Deuxième du stick, il posa ses mains sur l’extérieur de l’appareil et sauta.

Plongé dans la nuit noir, il ne voyait rien, pas même son parachute qui était censé le poser en toute sécurité. Mais il savait qu’il était bien ouvert car il flottait lentement dans l’air froid.

Ne sachant pas à qu’elle hauteur il avait sauté, Murray se prépara à l’atterrissage. En quelques minutes, il pu voir la terre sans pouvoir discerné le type de terrain sur lequel il allait atterrir.

Après avoir atteint le sol, Murray attrapa son parachute et se décrocha. Il était vivant, mais très seul.

« Ce moment était très inquiétant. Cela renforça tout mes « capteurs sensoriels ». J’ai pensé à ma mission, où j’étais et ce que j’étais censé faire. J’ai vérifié ce que j’avais perdus, aspiré dans la nuit. Puis, j’ai mis un pied devant l’autre et j’ai commencé à retrouver mon chemin. »

Entendant quelqu’un proche de lui, Murray sorti son cricket, son meilleur ami a ce moment là, et cliqua.

A son click répondis deux clicks et un autre para de la 101st Airborne apparut. Après avoir discuté de leur situation, les deux hommes décidèrent de marcher vers le sud et de tenter de localiser leur unité.

A quelques kilomètres, les paras tombèrent sur un groupe de paras de la 82nd Airborne qui se battaient déjà contre des Allemands du côté du pont de La Fière.

C’était une petite structure, mais l’un des objectifs les plus important du D-Day car ce n’était que l’un des deux endroits où les blindés pouvaient traverser le Merderet et empêcher ainsi les Allemands de traverser la rivière et de contre-attaquer les plages d’Utah Beach.

L’action que Murray espérait temps allait devenir une des batailles les plus sanglante de la guerre.

« Ce fut les trois jours et nuits les plus long de toute ma vie. Et ce n’était que le début. Tout ce dont je me rappelle ce sont les coups de feu, les attaques, les retraites, les attaques, les retraites… »

Quand tout fut terminé, Murray ressenti une immense fierté de cette victoire spectaculaire du à l’entraînement intensif qu’il avait suivi.
Ensuite, se dirigeant vers Ste Mère Eglise, il croisa beaucoup de corps d’Américains.

« Je ne pouvais m’empêcher de penser que ceux que nous avions perdus. »

Arrivé à Ste Mère, Murray demanda  à retourner dans son unité, du côté des plages d’Utah Beach. Arrivé à son unité, la Dog Company, son commandant lui demanda : « Où diable étiez-vous ? »

Après avoir raconté ses aventures avec les membres de son unité, il accompagna sa compagne dans d’autres combats vers l’ouest jusque la fin juin. Les plages étaient sécurisées et les Allemands battaient en retraite.

Murray fut de retour en Angleterre au mois de juillet. Ces combats l’avaient transformé. Il était un homme maintenant.

 

Murray Moorhatch participa également à l’opération Market Garden en Hollande, il sauta près d'Eindhoven et il se battit quelques mois dans le secteur de "l'île".

Mais ce sont les combats dans les Ardennes Belges lors de la “Battle of the Bulge” qui vont changer sa vie personnelle et professionnelle.

Durant l’été 44, Murray Moorhatch fit une demande à l’armée pour épouser sa petite amie. Environs 6 mois plus tard, il reçut la permission, sa fiancée l’attendait à Paris. Murray Moorhatch quitta donc l’armée pour une permission dans la capitale française, nous étions le 16 décembre 1944.

Ils se marièrent dans une église Américaine sur les Champs Elysées. Les nouveaux mariés passèrent leur nuit de noce, mais le matin suivant, le 18 décembre, Murray reçut un coup de téléphone lui donnant l’ordre de rejoindre son unité rapidement. Les nouveaux mariés ne savaient pas qu’elle situation tragique se déroulait dans les Ardennes.

En arrivant à Bastogne, Murray Moorhatch croisa beaucoup de GI’s qui retraitaient, le regard vide, comme des zombies.

« Ils étaient découragés. Vous essayez de leurs parler mais vous n’obteniez aucune réponse. »

Les paras manquaient cruellement de munitions et d’équipements d’hivers. Ils prirent ce qu’ils pouvaient sur les GI’s qui se repliaient.

Le 21 décembre, les Allemands avaient complètement encerclés Bastogne. Dans l’après-midi du 22 décembre, Murray Moorhatch apprit la réponse du générale McAuliffe à la demande de reddition Allemande : « NUTS ! ».

« Personne n’avait pensé à abandonner. Chaque soldat de la 101st pensait qu’il était le meilleur du monde. Nous avons tous aimé cette réponse. Nous avons décidés que McAuliffe devait recevoir la « Big Ones ». Ce mot de 4 lettres nous a remonté le moral.»

Murray Moorhatch, ainsi que beaucoup d’autres de ces camarades passa Noël dans un foxhole, essayant de se réchauffer. Le 28 décembre, Murray Moohatch aidait à creuser un foxhole quand un barrage d’artillerie allemand débuta.

Un shrapnel l’atteignit à la jambe. Les médecins appliquèrent un bandage pour arrêter le saignement. Il resta au front encore deux jours avant d’être évacué vers un hôpital.

La guerre était finie pour le jeune soldat qui voulait combattre.

Ces années au sein de l’armée furent les meilleures de sa vie. C’est cette période qui a fait de lui un homme meilleur.

« Quand j’était adolescent, j’était un peu « sauvage » ; Je n’était pas un bon étudiant. Je tirais au flanc dès que je le pouvais. L’armée a fait de moi un homme. C’est ce genre d’expérience qui vous enseigne à apprécier votre vie. »

Murray Moorhatch parle aussi de la camaraderie qui se crée au sein de l’armée entre les soldats. Des liens étroits que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Murray Moorhatch fut démobilisé de l'armé avec le garde de Sergeant.

« Je n’ai jamais eu le besoin, l’opportunité ou le privilège d’offrir ma vie pour quelqu’un d’autre, mais j’aurais été heureux de le faire. »

 

Murray Moorhatch de retour dans les forêt Ardennaise.

60 ans après, le voici debout dans un foxhole du Bois Jacques.

 

Murray fut reçut par le président Bush à la Maison Blanche dans le salon ovale.

 

Murray Moorhatch lors de son dernier voyage en Normandie. Août 2008.