EUGENE E GILBREATH

A LA MEMOIRE

 

C'est avec beaucoup de tristesse que je dois vous faire part de la disparition de mon ami Gene Gilbreath. Il est décédé paisiblement, le 18 octobre 2019. N'oublions jamais ce que ce monsieur a fait pour nous. Repose en paix Gene.

 

<-"Gene en 1944 et aujourd'hui ->

 

Eugene “Gene” Elbert Gilbreath est né le 13 octobre 1925 à Atlanta dans le Missouri. Gene eu une enfance heureuse malgré la grande dépression. Ces parents, Francis et Leona Gilbreath étaient propriétaire d’une ferme dans le Sud du Missouri.

« Nous plantions des petites graines pour du maïs en rang, nous avions une laiterie, des bœufs pour la viande, des moutons, des porcs, des chèvres et des poulets. »

En plus d’allez à l’école, chaque matin, le jeune Gene aidait ses parents à la ferme.

« Plus faire le tour de la ligne de piège chaque matin avant l’école. »

« Nous travaillons avec des chevaux, nous n’étions pas équipés. »

Il ne lui restait que le Week-ed que pour allez s’amuser avec ses copains. Gene aimait aussi pêcher mais aussi beaucoup chasser.

La famille compte deux enfants, Gene à un frère, Gerald.

Ses différentes école furent : Elementary-Maple Grove, Luck and Pleasant Hope Schools, Walnut Grove High School. 

Avant la guerre, Gene Gilbreath travaillait, il était Timekeeper pour la Swift & Co de Kansas City dans l’état du Kansas.

« Ce département enregistrait les heures individuels travaillés par les ouvriers qui aboutissait à une rémunération précise. En 1943, tous les ouvriers d’usines étaient payés en espèce. Chaque vendredi, j’accompagnais le caissier dans l’usine et j’enregistrais les payes quand ils arrivaient. »

Le 27 octobre 194 il est appelé à servir sous les drapeaux. Il entra effectivement le 17 novembre 1943.

Après avoir suivi l’entraînement de base au Camp Blanding en Floride il se porta volontaire pour les parachutistes et rejoignit le Fort Benning en Georgie.

« Pour être avec les meilleurs. Mes parents ne se rendirent pas compte que je faisais partie des parachutistes jusqu’au moment où je suis rentré chez moi pour une permission avant mon départ pour le service outre-mer. Ils furent très intéressés puisque mon père avait fait la Première Guerre Mondial et il fut sérieusement blessé durant la bataille de St Maheil.»

Après avoir été breveté parachutiste, Gene quitta les Etats-Unis pour l’Angleterre le 1 juillet 1944. Arrivé le 9 juillet 1944, il fut incorporé au sein de la Compagnie de QG du 2nd Battalion du 506th PIR de la 101st Airborne Division le 12 juillet 1944. Il fut Private First Class.

« J’y suis allé avec un très bon ami, Dennis D Garland avec qui j’ai suivi l’entraînement de bas et l’école de saut. »

 

Gene et son ami Dennis D Garland - Washington DC - juin 44

(Dennis décèdera le 6 février 1945 suite à des blessures reçut le 14 janvier 1945)

 

« Tous les officiers et sous-officiers du 2ème bataillon étaient des gens bien qui ont mérités et qui avaient le respects de leurs hommes. »

Après avoir suivi un entraînement au sein de sa nouvelle unité et notamment à l’utilisation du Bazooka qu’il utilisait d’ailleurs avec Dennis Garland, Gene Gilbreath participa à l’opération Market Garden le 17 septembre 1944.

« Le temps était splendide, ensoleillé avec probablement 10°C. Il y eu beaucoup de tir de la part de la flak après que l’on soit passé au dessus des lignes alliés, au dessus de Zon, en Hollande. »

Son saut se passa très bien, comme pour beaucoup de parachutiste, la Hollande fut comme un immense terrain d’entraînement.

A 13H15, le 506th PIR entier atterris dans un champ et avança vers son objectif : Zon sans trop de difficulté.

« Notre mission était de sécuriser le pont sur le Canal Wilhelmine et avancer vers Eindhoven pour sécuriser l’endroit. Ensuite, attendre l’arrivé du 30ème Corps de blindés de l’armée Britannique. Il y a toujours une certaine crainte quand vous avancez dans une situation inconnue et en particulier au combat. C’est une réaction normale. Mais je n’ai jamais eu la crainte que j’allais mourir, c’était plus d’être blessé au point de rester paralysée ou aveugle. »

Ces plus grandes peurs, Gene la vécut sous les bombardements des mortiers Allemands. Par contre, il garde un merveilleux souvenir des Hollandais.

Fin novembre, l’unité est retire du front et envoyé en France à Mourmelon pour se reposer.

« J’ai été à Reims un week-end. »

Mais le 17 décembre, son unité est placé en alerte, les Allemands ont lances leurs dernière offensive dans les Ardennes Belges.

Seulement équipé de son arme et de munitions, les hommes ne sont pas équipés pour affronter l’hiver.

« Non, seulement mon uniforme de base aucun pardessus et aucun couvre chaussure. »

Comme la plupart des hommes, Gene va souffrir du froid dans un camion non bâché malgré tous, le moral des hommes reste bon. Arrivé à Bastogne, l’unité de Gene est envoyée vers Noville. Gene connaîtra le froid et la faim, la peur sous les bombardements de mortiers et des canons Allemand.

La 101st sera pris au piège dans et autour de Bastogne. Les Allemands encerclent totalement la ville.

Mais le 26 décembre les tanks du Général Patton brisent les lignes Allemandes et permettent aux troupes d’être ravitaillés.

Le 15 janvier 1945, le 506th est envoyé à l’attaque pour dégager Noville.

Durant cette attaque, le destin frappera Gene.

« Je fus blessé à la poitrine le 15 janvier 1945 par un sniper.

J’ai entendu un bruit extrêmement fort et je me suis retrouvé à plat ventre dans la rue « pissant le sang » et j’ai réalisé que j’avais été touché. J’ai immédiatement appelé le doc’. J’ai répété cet appel 3 fois, mais personnes de venaient. Me rendant compte que personne ne viendrait, j’ai d’une façon ou d’une autre atteint ma Thompson et l’ai passé sur mon épaule droite et tout en tenant mon bras gauche, j’ai réussis à me remettre sur mes pieds et j’ai boité vers l’arrière sur approximativement 60 mètres où ma section se situait. Un infirmier me fit une piqûre de morphine et mon chef de section continua de m’aider à marcher pour rejoindre la station d’aide du bataillon à environs 1km de là. Les derniers 30 mètres approximativement, j’étais si faible suite à la perte de sang et au choc que je ne pouvais plus marcher. Il du carrément me porter et me mettre sur une jeep. Il devait être dans les alentours de 9h30 du matin. Je me suis réveillé vers 22h30 dans un hôpital de campagne recevant toute l’attention. Comme je me rappelle, j’y suis resté 2 à 3 semaines avant d’être envoyé dans un hôpital pour Paris.

Ce fut très sérieux, avec les nerfs radial et du cubitus endommagé, le bras gauche et les os du collier (sans doute la clavicule) cassé. La balle est entrée au centre de ma poitrine et est ressorti par mon omoplate après avoir touché le dessus de mon poumon. J’ai passé 8 mois dans les hôpitaux.”

De Paris, Gene Gilbreath est envoyé à l’hôpital militaire de Manchester en Angleterre. Ensuite, c’est retour au pays pour le Halloran Genaral Hospial de Staten Island, New York. Ensuite, ce fut un séjour au Kennedy General Hospital de Memphis dans le Tennessee.

« Presque immédiatement après être arrivé à Memphis, on m’a donné 30 jours de permission. A l’hôpital, mes parents ne purent pas venir me rendre visite, j’ai donc passé presque tous le mois d’avril 1945 avec eux. »

Le dernier hôpital que fréquenta Gene fut le Welch Convalescent Hospital à Daytona Beach, Floride. C’est là que Gene apprit et célébra la fin de la guerre. Le 17 septembre 1945, Gene Gilbreath est démobilisé.

Après la guerre, Eugene Gilbreath repris des cours et fut diplômé de la Southwest Missouri State, Springfield, MO.

« Je suis entré à l’université en février 1946 et fut diplômé avec une licence en science en février 1949. »

Ensuite, Eugene Gilbreath travailla comme financier et assureur pour la GMAC, il du d’ailleurs déménager de nombreuse fois mais toujours dans le midwest, il prit sa retraite le 1er mai 1979.

Le 3 août 1946, Gene épousa Doris, ils n’ont pas eu d’enfant.

Gene est toujours très actif comme ancien de la 101st Airborne, il participe souvent aux réunions.

De son uniforme, il ne lui reste que le pantalon.

« Seul le pantalon de ma combinaison de saut de parachutiste. J'ai usé la veste à l'université. En plus de cela j'ai toujours la blouse d'hiver. »

Par contre, il n’a ramené aucun souvenir de la guerre.

« Comme j'étais patient dans un hôpital en raison de mes blessures je suis rentré avec rien du tout. »

De la guerre, il lui reste ses décorations.

« Mes ailes de parachutistes, 2 Battle star, 1 invasion Arrow et la Purple Heart. »

Depuis la fin de la guerre, Eugene Gilbreath est revenus avec son épouse en 1989 et en 1994 en Belgique. La dernière fois qu’il est revenus ce fut le 16 décembre 2008 à Bastogne, mais seul.

« Je planifie de revenir en août prochain. Ce sera à Eerde, dans une région de la Hollande. »

Malheureusement, Doris disparaît le 5 octobre 2005.

Depuis, Gene vie seul dans sa maison de Springfield dans le Missouri. Il passe ses journées à

« Lire, travailler dehors et autour de la maison, depuis que je suis seul. »

Gene aime aussi voyager et faire du bateau. De son expérience de la guerre, Gene Gilbreath garde un souvenir de ses merveilleux camarades de combats.

 

Ces deux photos furent prises lors d'une permission chez lui, en mai 1944.